EN SILENCE (Tape Bibi !)
( 4'30")

    Un homme qui se retourne dans son lit retourne en même temps les images du problème qui l’occupe : il change de position, déplie un bras, replie ou allonge les jambes pour remettre ses idées en place — toute la gymnastique des images de Tape Bibi! Chorégraphie des images, qui se meuvent comme des corps, et mise en corps des pensées.

    Tape Bibi! est une fiction philosophique autant qu'une « expérience » de pensée. Si les technologies du virtuel étaient capables de scanner, c'est-à-dire de « voir » les images mentales à l'intérieur de mon cerveau et de les afficher sur un écran — pour autant pourriez-vous voir mes pensées, pourriez-vous (sa)voir ce que je pense ?
 
    Tape Bibi! s’amuse de l'illusion naïve du virtuel, de ces représentations d’un cerveau capable de penser à la place du sujet (du corps) et prêt virtuellement à nous faire son cinéma. Et imagine ce problème qui fournit la matière de son épreuve: à quelle condition pourrait-on suivre une pensée en mouvement à partir du « fil(m) » de ces images comme si le cerveau pensait c’est-à-dire comme s’il était capable de se retourner dans un lit ?

    On reconnaîtra (ou pas) les images du Jardin des délices (Xè siècle) et ses chaudrons où mijotent les juifs, les images des femmes brandissant pendant l’Intifada les portraits des emprisonnés, les images des soldats américains déménageant les tableaux du trésor de guerre de Goering, etc.

Cette expérience de pensée prend la forme d'un dialogue virtuel entre les trois religions juive, chrétienne et musulmane.

    

EN SILENCE (Tape Bibi !) a été entièrement composée avec le logiciel After Effects (3.0), et sélectionnée en 2001 en compétition à la biennale de Wroclaw (Pologne) et au festival Vidéoformes de Clermont-Ferrand.

La biennale de Wroclaw est un des hauts-lieux du culte des technologies du virtuel. On s'étonnera de l'étonnante traduction de mon texte de présentation (traduction automatique ou par une lectrice de Psychologie ?) …

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